Destination Spitzberg

Petit matin clair de juillet et ciel limpide, nous retrouvons mon coéquipier Patrick à Toussus...La météo est plutôt clémente!

Rituel aéronautique: sortie de l'avion du hangar et prévol...adieu ému à ceux qui restent.

Nous sommes dans les temps...plan de vol déposé pour 7H ZULU.

Nous demandons notre mise en route à la tour.

"Mise en route approuvée et prévoyez un départ NURMO unité Whisky..."

Ce qui ne veux sûrement pas dire que nous sommes autorisés à carburer au scotch à 9 heures du matin mais que nous avons un départ face à l'est et que nous devrons survoler Orly avant de virer au sud puis à l'ouest pour contourner Paris, puis au nord en direction de Cambrai.

Pour cette première portion de route, je pilote. Nous avions décidé de ne pas nous stresser et de prévoir une escale au Danemark pour refueler et changer de pilote.

Nous sommes d'emblée autorisés au niveau 120 (12 000 ft).

Rapidement le contrôle nous demande de contacter Bruxelles et à partir de maintenant, les communications doivent s'effectuer en anglais.

Nous restons peu de temps avec Bruxelles qui nous transfère sur Amsterdam en suivant la côte. Contrôle discret et efficace au dessus de la Hollande. Notre plan de vol prévoyait un détour par l'Est,, la balise d'Elbe et retour à l'Ouest sur notre escale Esbjerg au Danemark, soit rallonger la route d'environ 1 heure...Nous essayons de négocier avec Amsterdam une directe au dessus de la mer du Nord: "négative!..." est la seule réponse que nous obtenons de notre batave de contrôleuse! Puis, sans doute pris par le remords, elle consent  nous expliquer qu'en raison de manoeuvres militaires dans la région, une directe n'est pas envisageable!

Et nous transfère avec le contôle de Bremen (Nord de l'Allemagne).

Dès notre contact avec Bremen, le controleur nous répond "radar identify, proceed direct Echo Juliet " (la balise d'Esbjerg)..." Ouf, nous respirons.

Par contre la météo se gate vraiment et nous sommes obligés de monter au niveau 130 pour éviter de givrer! Patrick, supportant mal l'altitude surveille attentivement sa saturation en oxygène!

Nous arrivons à Esbjerg par une météo maussade, avec un vent glacial, et une petite bruine tout aussi glaciale! Nous nous dirigeons directement à la pompe pour refueler.

En prenant connaissance de nos messages nous apprenons que notre plan de vol suivant a été retardé d'une heure en raison d'un afflux de trafic sur Stavanger! Une heure de plus à patienter à Esbjerg! Nous essayons de négocier, mais rien n'y fait. Nous prenons notre mal en patience et décidons de nous restaurer dans l'aérogare. L'aéroport d'Esbjerg vit au rythme des rotations d'hélicoptères qui débarquent les travailleurs des plates formes pétrolières off shore, équipés de leur combinaison de survie orange.

Finalement, alors que nous ne nous y attendions plus, nous recevons un message: "slot canceled"!

Puis 2 minutes plus tard, à nouveau un slot dans 10 minutes. Ils ne savent pas ce qu'ils veulent...

Bref nous avons 10 minutes  pour être en l'air! Nous courrons à l'avion. Patrick doit piloter pour cette partie du trajet, je lui mets un peu la pression, redoutant de voir notre plan de vol annulé et de devoir passer quelques heures de plus dans cette charmante bourgade!

Nous réussissons à être rapidement "airborne" et direction Stavanger notre première escale Norvégienne.

Atterrissage un peu hard à Stavanger et nous retrouvons une partie des participants sur le tarmac de l'aéroport

L'hôtel est situé à quelques encablures de l'aéroport, ce qui simplifie la logistique, mais qui ne facilite pas la découverte touristique du coin!

Nous retrouvons le reste des équipages pour un briefing-bière.

 Nuit près de l'aéroport